Vivonne    un nom, une origine

Extrait de l'introduction du Tome 1

  "C'est bien, je l'ai dit d'emblée, l'œuvre de toute une vie de recherches que nous livre l'auteur, qui fut un des vingt premiers membres du Centre Généalogique du Sud-Ouest, dont il assura la présidence pendant dix sept ans. Recherches matérialisées à une époque qui pourrait nous paraître aujourd'hui antique, au seuil des années 1970, par une cinquantaine de gros classeurs regroupant plus de trois mille fiches. Et servies aujourd'hui par l'accès aux archives anglaises que nous offrent plus aisément les nouvelles technologies. Mais sans oublier les apports de nombreux collaborateurs et amis que l'auteur remercie comme il se doit.

  Car si dans les « familles à mémoire longue » chères aux ethnologues, le lien à l'histoire le plus fort et impératif se traduit le plus souvent par l'attachement à la sauvegarde d'un patrimoine matériel en péril, comme c'est le cas pour la restauration de la magnifique forteresse médiévale de Langoiran entreprise dans sa plus proche parenté, il arrive aussi – et c'est heureux pour la connaissance – qu'un maillon de la longue chaîne se sente impérativement investi d'un tout autre devoir transgénérationnel, peut-être plus prenant encore, celui de la préservation et transmission d'un héritage immatériel qui passe obligatoirement, au-delà de la transmission orale souvent mythique, par l'étude généalogique et historique de « la troupe entière de ses aïeux » telle que l'évoque le chanteur populaire Francis Cabrel aussi bien que les Avant-Mémoire du savant professeur et académicien bayonnais Jean Delay.

  Mais pour cela, il faut d'abord retrouver, au prix d'un travail de bénédictin, dans les archives publiques et privées à travers les ouvrages et textes inanimés qui en sont les jalons – mémoires, chroniques, titres, coutumes, proclamations, correspondances… – dans des traces encore plus subtiles transmises oralement ou inconsciemment, la vie et la trame des événements quotidiens dont est tissée l'histoire. La responsabilité est lourde lorsqu'on a compris que l'on était là pour assumer cette mission et que l'occasion ne se reproduirait peut-être plus dans la famille avant quelques décennies ou siècles. Et la tache, rude et exigeante, mais ô combien noble et exaltante.

  C'est pour toutes ces raisons qu'il faut remercier Joël Bibonne de nous avoir donné cette somme familiale qui éclaire si bien notre propre histoire. Et que je m'en voudrais de retarder plus longtemps par d'autres considérations le plaisir de la lecture qui vous attend."

Prof. Jacques de Cauna, Docteur d’État ès Lettres (Sorbonne)

CNRS / EHESS – CIRESC, Chaire d'Haïti à Bordeaux

Président de la Fédération des Académies de Gascogne

et du Centre Généalogique des Landes